Dans la continuité de nos missions de terrain et conformément aux objectifs du STRAS’DAKHLA, nous avons visité le 3 novembre une branche de l’Office nationale de l’électricité de l’eau de la région de Laayoune, située sur la côte à quelques kilomètres de Laâyoune. Ce site est un centre de dessalement d’eau de mer fonctionnel, pilier majeur de la stratégie énergétique soutenue par l’Etat marocain. Il permet d’assurer une partie des besoins en eau potable de la population. En rencontrant les autorités administratives de Laâyoune la veille, nous avons saisi l’importance que l’Etat et les élus locaux attachent à promouvoir une gestion durable des ressources. Les conditions désertiques de la région de LaâyouneSakia El Hamra rendent nécessaire la prévision d’une gestion vigilante et stratégique de l’eau.
Le représentant du Directeur du site nous a ainsi expliqué que l’usine de dessalement était absolument nécessaire à l’approvisionnement en eau de la région. En effet, s’il existe des nappes phréatiques dans le désert, celles-ci ne sont pas renouvelables, ce qui rend leur exploitation caduc et dangereuse pour l’écosystème du territoire. Ainsi, le processus de dessalement permet de transformer l’eau marine, ressource abondante, en eau potable pour répondre aux besoins de la population durablement. Si pour l’instant, une partie de l’eau provient de l’extraction phréatique, le représentant du directeur nous a expliqué qu’à long terme, le projet est de reposer intégralement sur cette production durable d’eau dessalée, d’autant plus que le Royaume du Maroc a pris la décision de ne pas puiser dans les nappes phréatiques du Sahara, au profit d’un meilleur d’une industrialisation et d’un traitement maitrisés de l’eau salée
Tel qu’il nous l’a été présenté, le processus de fabrication de l’eau potable repose sur un mécanisme complexe de récupération de l’eau salée, de traitement chimique et de filtrage puis du procédé d’osmose inversée. Ce dernier consiste en l’injection à haute pression de l’eau prétraitée dans une cylindre. Le cylindre est composé de membranes filtrant les particules salines indésirables. L’eau ressort donc dépourvue de minéraux et est ensuite traitée pour rééquilibrer sa composition minérale. Les membranes collectent ainsi un concentrât de minéraux, inutilisable, qui est ensuite rejeté dans la mer après traitement.
Ce processus permet à l’usine de fournir une bonne partie des besoins de la population et doit fournir l’ensemble de la population sur l’horizon 2040. Il nous a été précisé que cette eau est principalement utilisée pour la consommation. L’irrigation de la région est, elle, assurée par les stations d’épuration qui traite les eaux usées.
Les JEUNES UE-UA ont prêté une attention particulière à la présentation de ce projet ambitieux et ont remarqué l’avancée technique de la région en termes de gestion durable des ressources aquatiques de la LaâyouneSakia El Hamra. A cet égard, l’Organisation des Jeunes pour l’Union Européenne et Africaine a appris que l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable a mis en place des formations d’ingénierie pour accompagner les besoins humains de ce projet en développement. Le centre de dessalement dépend ainsi du transfert de connaissances techniques permis par un partenariat organisé avec Rabat. Toutefois, la rentabilité du projet doit être encore mise en perspective. En effet, ce procédé coûteux ne mobilise pas nécessairement les rentrées d’argent suffisantes. Néanmoins, comme une bonne partie de la région, les autorités étatiques assurent mobiliser des ressources financières nécessaires au soutien de ce projet et soutiennent l’effort environnemental dans le cadre d’une initiative globale de développement de la région sahraouie.
Ce déplacement sur le terrain technique, a permis à l’OJUEA de réaliser d’une part comment les acteurs économiques s’adaptent aux contraintes naturelles de la région pour répondre à un besoin durable des populations, et d’autre part, de comprendre comment les ambitions environnementales du gouvernement sont mises en œuvre sur le terrain.
La visite s’est conclue par une dégustation de l’eau produite par la station. Notre équipe a apprécié le travail de ces ingénieurs et techniciens qui œuvrent pour l’approvisionnement et la distribution d’eau potable de Laâyoune, et qui ont su vulgariser les connaissances plus techniques pour une meilleure compréhension du fonctionnement de l’office nationale de l’électricité de l’eau de Laayoune.