Ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Allocution de Monsieur le Ministre à l’occasion de
La signature d’une convention de partenariat entre l’AREF de Casablanca Settat et l’association Essaouira Mogador et le Centre d’Etudes et de Recherches sur le Droit Hébraique au Maroc
Le 26 Juin 2021 à Casablanca
Mesdames et Messieurs,
On ne peut que se féliciter, et surtout se réjouir, du chemin parcouru depuis que le ministère de l’Éducation nationale s’est engagé, de concert avec le Centre d’études et de recherches sur le droit hébraïque et l’Association Essaouira-Mogador, dans cette très belle initiative de faire du milieu scolaire et universitaire un vecteur de rayonnement des valeurs de tolérance, de diversité et de vivre-ensemble, et que les académies du royaume ont entrepris de multiplier les centres d’épanouissement, d’éducation et de formation dans les différentes régions, et ceci bien entendu dans le cadre de la mise en application de la loi cadre 51-17.
En effet, depuis la création au sein du lycée Akensouss à Essaouira du premier « Club de la coexistence et de tolérance » dans la diversité » au Maroc, d’autres AREFs ont rejoint le mouvement dont celle-ci, Casablanca-Settat, qui nous accueille aujourd’hui et qui en est à plus de 1390 clubs créés pour plus de 60 500 bénéficiaires, et plusieurs dizaines établissements d’épanouissement ont vu le jour aux 4 coins du Maroc.
Mesdames et Messieurs,
Nous convenons tous que longtemps, malheureusement, l’éducation a été réduite à l’instruction. Comment dès lors faire aimer l’école à nos enfants s’ils n’y trouvent que de la connaissance massive à ingurgiter et des évaluations pour être notés ?
Fort heureusement, nous avons pris conscience aujourd’hui de l’impact prodigieux que peut avoir une éducation riche, diversifiée et respectueuse des spécificités de l’enfant sur le développement personnel et cognitif et l’épanouissement de ce dernier, mais aussi sur les sociétés et sur l’équilibre mondial.
Désormais l’école doit se mettre au service de l’accomplissement personnel de l’élève, avec une utilisation plus flexible du temps d’apprentissage, une plus large autonomie dans le choix des apprentissages et une véritable réforme des méthodes d’apprentissages. L’École n’a plus pour fonction principale de sélectionner le mieux adapté pour devenir l’élite de la nation, mais d’accompagner un être « en construction » au lieu de se contenter de l’instruire.
Voilà l’idée qui a présidé à cette initiative qui nous réunit aujourd’hui.
Cet être en construction que nous voulons accompagner, nous souhaitons l’ouvrir à l’art et la culture, à l’école bien sûr mais aussi dans ces centres dédiés que nous avons judicieusement réhabilités et équipés dans ce noble objectif, et qui sont ouverts à tous les élèves de l’enseignement public.
Il n’y a pas si longtemps, l’éducation artistique dans les écoles était considérée comme un luxe et nombre de cours d’arts ont été supprimés des programme d’études pour laisser plus de temps pour préparer les matières dites déterminantes…
Pourtant, les études montrent que l’éducation artistique incarne pour l’enfant un indéniable facteur de réussite scolaire, car cette dimension favorise la réflexion et l’imagination, sources d’équilibre et de plus grande confiance en soi. Nous voulons développer la pensée critique chez nos écoliers ? L’art et la culture sont d’excellents vecteurs pour cela.
Sans compter qu’à l’ère de l’intelligence artificielle, l’une des qualités les plus recherchées par les recruteurs est désormais la créativité, la seule que les machines ne pourront jamais remplacer !
Mesdames et Messieurs,
De la dimension artistique et culturelle à la dimension spirituelle et humaine, il n’y a qu’un pas…
Car d’une musique que l’on joue ensemble peut naître un sentiment de fraternité, d’une pièce théâtrale montée en équipe peut éclore un sentiment de solidarité et de respect de l’autre, de l’émotion de la découverte d’une œuvre d’art d’une culture étrangère peut germer l’ouverture et la tolérance dans l’esprit de nos enfants.
Ces valeurs universelles, portée avec une ferveur et une passion inégalées depuis toujours par mon ami ici présent André Azoulay, sont celles que nous voulons voir germer et grandir au sein de nos écoles, afin d’en finir avec la pensée normalisée, et de développer de la pensée critique. Cette même pensée critique qui leur permettra d’appréhender un monde volatile et de plus en plus inconstant, et qui les préservera des multiples dangers cachés du cyber-espace, dans lequel ils sont complètement immergés dès le plus jeune âge.Mesdames et messieurs,
Gandhi, dans son immense sagesse, a dit un jour
« La véritable éducation consiste à tirer le meilleur de soi-même. Quel meilleur livre peut-il exister que le livre de l’humanité ? »
Gageons que c’est ce livre là que nous avons ouvert pour nos élèves grâce à notre initiative commune de centres d’épanouissement et de clubs de la tolérance et de la coexistence, et qu’ils ne finiront jamais d’en tourner les pages.
Je vous remercie.